Mèches

Ce qu’il m’en reste.
Une ligne tendue entre un être presque amphibien qui, accédant à l’humanité, revêtirait les différents masques du jeu social, pour en devenir le totem. De l’organique au concret. J’ai apprécié voir les transformations du personnage en direct, sur le plateau, dans un coin ; petit à petit, par couches successives, nous assistons à l’autre qu’il devient. Je trouve ça beau que la part d’improvisation reste ainsi, au delà des « partitions ». C’était beau, humain, et fort…
Marine Mane, metteur en scène

« L’image de l’homme que j’avais abattu s’imposa soudain à mon esprit, et, lorsque je sombrai dans une torpeur proche du sommeil, il m’apparut avec une fleur rouge au front, qui grandissait, grandissait, jusqu’à devenir énorme. Les pétales s’ouvraient et se refermaient à un rythme accéléré, puis, du cœur, jaillissait soudain une tige qui, comme un doigt pointé, s’avançait lentement vers moi, prête à m’aspirer dans le crâne de l’homme. Je me mettais alors à hurler, ce que je dus d’ailleurs faire véritablement, car je sentis qu’on me secouait. »
Michel Bernanos, La Montagne Morte de la Vie – 1996